DVB NorDig : Dolby aide à rédiger le document normatif de référence

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Si l'univers du petit écran repose sur un cahier des charges très technique, encore faut-il pouvoir mettre tout le monde au diapason. D'où le rôle essentiel de la partie opérationnelle. Les équipements et procédures doivent être configurés et exécutés au quotidien, tandis que chaque acteur doit adopter la même terminologie et respecter les mêmes règles. C'est pourquoi on m'a demandé de rédiger la section consacrée au format audio AC-4 d'un manuel de spécifications de ce genre, dans le cadre de l'engagement de Dolby à jouer un rôle moteur dans notre industrie.

Organisme de normalisation à l'origine de la DVB, une boîte à outils créée pour les pays nordiques et l'Irlande, NorDig a un rayonnement international qui s'étend bien au-delà de ses frontières. Ses spécifications ouvertes, complètes et détaillées couvrent toutes les règles d'encodage, de multiplexage système et de configuration des récepteurs sur lesquelles repose la télévision linéaire. Signe de l'influence de la NorDig, les diffuseurs et les fabricants d'appareils se sont accordés sur les options de la boîte à outils DVB qui correspondent le mieux à leurs cas d'usage. Ainsi, même s'il existe des spécificités locales, une bonne moitié des diffuseurs basent leurs systèmes sur la norme NorDig, y compris en Australie, en France et en Allemagne. Et les fabricants leur emboîtent tout naturellement le pas.

Le document fondateur de cet organisme : la spécification IRD (Unified Integrated Receiver), qui énonce les exigences techniques minimales et toutes les normes internationales indispensables à la fabrication d'un récepteur TV grand public DVB complet pour les marchés horizontaux et verticaux. Il couvre toutes les caractéristiques techniques liées au son, à l'image, au texte et aux interfaces (HDMI, S/PDIF, Internet, etc.), ainsi que le signal, l'interactivité, le transport et d'autres normes. En 2018, Dolby AC-4 fut le tout premier format audio nouvelle génération à faire son entrée dans ce cahier des charges. En tant qu'entreprise, Dolby travaille pour toute la chaîne de contenu, de sa création à sa consommation. Ainsi, lorsqu'elle apporte sa contribution dans un domaine aussi spécifique et technique, elle comprend tout le contexte qui l'entoure, ce qui lui permet de se montrer aussi précise que constructive.

Lorsque mes collègues du bureau Dolby de Nuremberg étaient sur le point de finaliser la section consacrée à AC-4 dans la spécification IRD, ils ont fait appel à mon expertise dans l'intégration des codecs à la couche de transport – c'est-à-dire la façon dont l'audio est packagée et mise à disposition de tous les récepteurs dans la meilleure qualité qui soit, indépendamment de leur degré de conformité aux dernières spécifications.

Après la publication de la spécification IRD et du protocole de test NorDig, l'organisme a dû mettre à jour ses règles d'exploitation (RoO, Rules of Operation). Ce document couvre la mise en service et le maintien d'une chaîne de diffusion, le choix des meilleurs paramètres par défaut et l'évaluation de l'impact de différents changements afin d'optimiser la compatibilité avec tous les récepteurs en opération. L'objectif : réduire les risques de perturbations et de réclamations des utilisateurs. Mes collègues pensant que j'étais l'homme de la situation, j'ai rejoint le groupe NorDig chargé de réviser ces règles.

À la fin de l'été 2019, les règles NorDig RoO existantes témoignaient de la rapidité avec laquelle la technologie avait évolué. Si la dernière révision datait de 2016, l'essentiel du document était plus ancien. Les progrès technologiques ayant été ajoutés à la version initiale au fur et à mesure, il était grand temps de réviser entièrement ce document. Ainsi, l'équipe pluridisciplinaire du groupe NorDig RoO en a amélioré la cohérence, a aligné sa structure sur celle de la spécification IRD et y a intégré les nouvelles technologies.

Lors de la révision de la section consacrée à l'audio, je me suis mis dans la peau d'un opérationnel qui devrait utiliser ce document. J'ai tout restructuré de façon à suivre le flux du signal, tout en prenant soin de supprimer les informations obsolètes et en standardisant la description de chaque composant. Enfin, j'ai ajouté du nouveau contenu sur AC-4, que j'ai formaté conformément aux exigences de la nouvelle spécification IRD.

Tout cela nous aura pris plusieurs mois. Mes collègues du groupe de rédaction chargés du reste du document et moi-même pensons avoir contribué à 80 % du contenu. Les retours de mes collègues d'Allemagne, de Pologne et des États-Unis, chargés de vérifier la cohérence du document par rapport aux équipements déployés et émergents, ont été excellents. La rédaction de la section consacrée à l'AC-4 n'a pourtant pas été une mince affaire, car il n'existait quasiment aucun appareil compatible sur le marché à l'époque. Impossible d'utiliser des exemples concrets. Je me suis donc appuyé sur les spécifications techniques.

Au départ, le comité technique NorDig espérait approuver une première ébauche au printemps 2020, avant la mise à jour définitive. Toutefois, nous avons finalement dû fusionner la section sur le signal audio et les parties génériques afin de remettre une version complète qui a été approuvée et publiée à la fin de l'année 2020.

L'expérience a été très enrichissante. Le travail que mes pairs et moi-même avons réalisé pour NorDig répond aux besoins pratiques de tous les acteurs clés : diffuseurs, entreprises de distribution et de transmission, et fabricants d'appareils. Désormais, ils ont accès à un cadre commun sur lequel baser leurs procédures, documents et interfaces utilisateurs. Ce fut un plaisir de collaborer avec les membres du groupe de rédaction, dont le sens du détail, de la nuance et des priorités n'a d'égal que leur esprit d'équipe.

Bien entendu, le streaming occupe une place importante aujourd'hui. Mais la télévision linéaire gratuite a toujours le vent en poupe, tant d'un point de vue commercial que sociétal. Elle a encore une belle décennie devant elle. Des milliards de téléspectateurs vont pouvoir regarder des heures et des heures de programmes avec un son d'une qualité exceptionnelle, sans se douter un instant qu'un document technique comme les règles d'exploitation NorDig servent à assurer la diffusion de ce contenu, et qu'un ingénieur de Nuremberg, en collaboration avec des collègues du monde entier, a apporté sa petite pierre à l'édifice.

À quoi bon être ingénieur, si ce n'est pour faire la différence dans le monde qui nous entoure. Je considère comme un privilège le fait de pouvoir travailler au cœur de ce secteur et de collaborer avec de tels talents à la définition de normes qui profiteront à tout un chacun. J'aimerais tout particulièrement remercier Peter Mølstedt et Per Tullstedt pour leur pilotage du groupe RoO et du groupe technique NorDig.

En savoir plus:
NorDig-Rules-of-Operation-ver.-3.1.1.pdf