Influences classiques, technologies modernes
Comment avez-vous défini le style visuel de la série ? Et en quoi le HDR Dolby Vision a-t-il contribué à cette vision ?
CR: C’était la première fois que je travaillais avec le réalisateur Philip Koch. Lorsqu’on m’a donné le scénario, j’ai immédiatement pensé à The Revenant. J’avais vu juste : quand j’en ai parlé au réalisateur, il avait pensé exactement pareil. J’ai donc regardé ce film une vingtaine de fois, mais aussi d’autres classiques comme Les Fils de l’homme et Blade Runner, ce dernier étant aussi une source d’inspiration essentielle pour nous. Le HDR nous garantissait de pouvoir reproduire la clarté et les contrastes de Blade Runner, ainsi que la profondeur des ombres.
Dans The Revenant, nous avons notamment repris l’utilisation constante de prises de vue grand-angle. J’ai surtout filmé avec une caméra ARRI Alexa 65 équipée du grand capteur de 65 mm, parmi les plus grands du marché. Nous avons testé 25 objectifs et combinaisons de lentilles différents, mais tout le monde est tombé sous le charme du vieil ARRI Prime 28 mm, utilisé sur 80 % de la série. En clair, ce n’était pas tant un tournage à une seule caméra qu’un tournage à un seul objectif.
Sur le plateau, nous avons utilisé des moniteurs SDR. Le monitoring HDR n’est toujours pas très pratique en tournage à cause des coûts et du manque de standardisation, deux problèmes qui seront bientôt résolus. Mais ça n’a pas posé de problème. Stephan gardait un moniteur HDR dans le camion-régie pour vérifier et j’ai éclairé le plateau exactement comme pour un film. J’ai réglé la caméra sur 400 ASA, surexposé d’un stop, utilisé mon vieux spotmètre et diminué l’ouverture du diaphragme. Si cela rendait bien sur le moniteur SDR, alors je savais que le HDR ne serait pas un problème au vu de ses capacités supplémentaires. Nous avons testé tout le pipeline pour vérifier que tout marcherait bien. Et ça a été le cas.